Marcus Cornelius Nigrinus Curiatius Maternus

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Nous connaissons la carrière de ce personnage peu connu par une seule grande inscription reconstituée à partir de trois fragments: les CIL, II, 3783, CIL, II 6013 = AE, 1973,283 qui se raccordent au CIL, II, 3788.

M(arco Cornelio] M(arci) f(ilio) Gal(eria tribu) Nigrino / Curiatio Ma]terno co(n)[s(uli), — / — trib(uno) mi]l(itum) leg(ionis) XIIII ge(minae, adlecto / inter praetorios (?) a]b imp(eratore) Caesar[e Vespasiano Aug(usto)] / e[t Tit]o imp(eratore) Caesare A[u]g(usti) f(ilio), ab eis prae[electus vel praepositus vel praefectus ?tabulis censual] / libus emendandis, leg(ato) Aug(usti) leg(ionis) VIII Au[gust(ae), leg(ato) Aug(usti) pro pr(aetore)] / provinc(iae) Aquitaniae, leg(ato) pro pr(aetore) M(oesiae), donato bello Da] / cico co[ro]nis mura[l]ibus duabus et [coronis vallaribus du] / abus e[t coro]nis classic[is] duabus et coro[nis aureis duabus hastis / puri octo vexillis oc]to, leg(ato) Aug(usti) pro [praet(ore) provinc(iae) Syriae]. ((CIL, II, 5630, Liria Edetanorum (Hispania Tarraconensis)))

Les origines

Marcus Cornelius Nigrinus Maternus appartient à la tribu Galeria, originaire de Liria Edetanorum ( Tarraconaise). Sa famille, d’origine indigène, reçut probablement son gentilice « Cornelius » et sa citoyenneté sous Auguste, lors de la promotion juridique de leur cité au statut de municipium civium Romanorum ((F. Des BOSCS-PLATEAUX, Un parti hispanique à Rome ? Ascension des élites hispaniques et pouvoir politique d’Auguste à Hadrien (27 av. J.-C. – 138 ap. J.-C.), Casa de Velàsquez, Madrid, 2005.)).
Son père, Marcus Cornelius Nigrinus aurait épousé une Curiatia Materna, peut être la sœur de l’orateur Curiatius Maternus ((R.SYME, The Paternity of Polynymous consuls, Zeitschrift für Papyrologie und Epigraphik, 61,1985, pp. 639—198, repris dans ID., Roman Papers, IV, Oxford, 1988, pp.521-545.Une autre hypothèse suggère une adoption par le sénateur Curiatius Maternus (AE, 283,1973, pp.76-77), l’interlocuteur principal du Dialogue des Orateurs de Tacite.)) et donc il serait le fruit d’une alliance entre une famille indigène de Tarraconaise et une famille de Bétique d’origine italienne ((C. CASTILLO GARCIA, Los Senadores de la Bética. Onomàstica y parentes, Geriòn, 2, 1984, pp.239-250.)).

Du tribunat militaire au commandement de la VIII Augusta ( 69-78)

Pendant les événements de l’année 69, les deux légions de Bretagne, la XIVe Gemina et la XXe Valeria Victrix semblent hésiter sur la conduite à tenir. Maternus, jeune tribun angusticlave, commence sa carrière dans la XIVe et il se ferait alors remarquer par de nettes prises de position en faveur du parti flavien ((A.R. BIRLEY, The fasti of Roman Britain , Oxford, 1981. En 67, la XIVe Gemina quitte son camp de Wroxeter pour la Germanie. Elle combat à Bedriacum, aux cotés d’Othon contre Vitellius (Tacite, Histoires, II, XLIII), lors de la « première bataille de Crémone ». Il semble donc tout naturel de voir des tribuns opter pour Vespasien contre ce même Vitellius. Cette légion retourne en Grande-Bretagne dont elle est retirée définitivement dès 71 pour être installée à Mayence.)). Un choix qui lui vaut d’être distingué puis récompensé.
La faveur de Vespasien et de Titus se manifeste, lors de leur censure commune (73/74) sous la forme d’une adlectio, « adlectus inter praetorios » ((La collation du Latus clavus ou adlectio devient, à partir de Claude et de la censure de 48, un nouveau moyen d’entrer au sénat. Ce procédé d’admission consiste à inscrire sur la liste un nouveau sénateur au moment de la révision de l’album sénatorial. Le Prince assigne lors de cette inscription un rang équivalent à celui des anciens questeurs, anciens tribuns ou anciens préteurs.)). Cette admission au sénat avec le rang des anciens préteurs le dispense de passer par les charges inférieures ((Le cursus honorum, la marche vers le Sénat débute par deux échelons préparatoires, le Vigintivirat, pour les activités civiles et le tribunat militaire (autour de 20 ans) pour les fonctions militaires. Ces deux étapes peuvent se faire dans cet ordre ou dans l’ordre inverse. Le cursuscomprend ensuite quatre magistratures sénatoriales proprement dites qui doivent être normalement gérées dans l’ordre: la questure (vers 25 ans), le Tribunat de la plèbe ou l’ édilité, la préture ( vers 30 ans), et enfin le consulat ordinaire ou suffect (remplaçant). Ces magistrats sortis de leur charge gouvernent une province avec le titre de propréteurs ou de proconsuls. Dés 52 avant J.-C., la Lex Pompeia impose un délai de cinq ans entre la magistrature et la promagistrature.)) et lui permet d’occuper successivement trois charges prétoriennes :

  • La nature exacte de sa première fonction prétorienne nous échappe.
  • Le poste de légat, entre 75 et 78, de la Legio VIII Augusta, installée alors à Mirebeau sur Bèze.
  • Enfin, il passe directement de son commandement légionnaire au gouvernement de l’Aquitaine en tant que propréteur ((Le cursus honorum, la marche vers le Sénat débute par deux échelons préparatoires, le Vigintivirat, pour les activités civiles et le tribunat militaire (autour de 20 ans) pour les fonctions militaires. Ces deux étapes peuvent se faire dans cet ordre ou dans l’ordre inverse. Le cursuscomprend ensuite quatre magistratures sénatoriales proprement dites qui doivent être normalement gérées dans l’ordre: la questure (vers 25 ans), le Tribunat de la plèbe ou l’ édilité, la préture ( vers 30 ans), et enfin le consulat ordinaire ou suffect (remplaçant). Ces magistrats sortis de leur charge gouvernent une province avec le titre de propréteurs ou de proconsuls. Dés 52 avant J.-C., la Lex Pompeia impose un délai de cinq ans entre la magistrature et la promagistrature.)).

Ces trois hautes responsabilités lui ouvrent assez rapidement le consulat suffect qu’il partage avec Sex. Carminius Vetus, en septembre – octobre 83, sous Domitien ((CIL, XIV, 4725, Ostie))

Les sommets, de la Dacie au gouvernement de la Syrie (88-97)

En 85, les Daces, installés dans la région qui correspond aujourd’hui à la Roumanie, franchissent le Danube, envahissent et pillent la Mésie dont ils tuent le gouverneur Caius Oppius Sabinus ((Patrick RECEVEUR, La conquête de la Dacie par Trajan. Maîtrise d’Histoire militaire, 1998.))((A.-S. STEFAN, Les guerres daciques de Domitien et de Trajan : architecture militaire, topographie, images et histoire. (22.5 x 28), XIII-811 p., 286 ill., 2005.)).
Une première opération romaine se solde par un désastre avec l’anéantissement de la Legio V Alaudae et la mort de Cornelius Fuscus, préfet du prétoire ((« En vain le malheureux triompha-t-il au corps à corps avec des ours numides qu’il affrontait tout nu dans l’arène d’Albe. Qui ne devinerait maintenant les ruses des patriciens ? Qui admirerait encore, ô Brutus, ton vieil artifice ? Trop facile de duper un roi barbu ! La mine n’était pas plus assurée, malgré la bassesse d’origine, chez le conseiller suivant, Rubrius. Celui-là porte le poids d’une ancienne faute qu’il faut taire, d’ailleurs plus impudent qu’un débauché qui écrirait des satires. Un ventre paraît, c’est Montanus, sa panse le retarde. Et voici ensuite Crispinus qui dès le matin dégoutte de plus de parfums qu’il n’en faudrait pour deux cadavres ; Pompéius, plus cruel que lui, habile à faire répandre le sang rien que d’un mot chuchoté ; Fuscus, qui réservait ses boyaux pour les vautours de Dacie, méditant ses plans de campagne dans une villa de marbre ; Veienton le prudent, avec Catulle, cet assassin qui brûlait d’amour pour une jeune fille inaccessible, monstre inouï même en notre siècle, adulateur aveugle, cruel et digne de mendier, comme un gardien de pont derrière les chars, sur la route d’Aricie, en jetant des baisers à ceux qui descendent la colline. » (Juvénal, Satyres, IV, 99-118).)).
Face à ce danger qui menace les frontières de l’Empire, Domitien décide de découper la Mésie en deux nouvelles provinces (86). Il désigne deux «homines novi » d’origine hispanique : Lucius Funisulanus Vettonianus (consul en 78), originaire de Caesaraugusta pour contrôler la Mésie supérieure et Maternus pour la Mésie inférieure qu’il dirigera de 86 à 89 ((F. Des BOSCS-PLATEAUX, Un parti hispanique à Rome ? Ascension des élites hispaniques et pouvoir politique d’Auguste à Hadrien (27 av. J.-C. – 138 ap. J.-C.), Casa de Velàsquez, Madrid, 2005.)).
En 88, une deuxième campagne, dirigée par Tettius Julianus aboutit à la victoire de Tapae. Maternus prend part aux campagnes daciques de Domitien et reçoit une série exceptionnelle de « dona militari » : deux couronnes murales, deux couronnes vallaires, deux couronnes classiques, deux couronnes d’or, 8 lances pures et huit vexilla !
Ces décorations représentent le double de ce que peut espérer ou rêver un sénateur de rang consulaire et font de lui l’un des cinq sénateurs les plus décorés de toute l’histoire militaire romaine ((Ignotus qui les a reçues de Vespasien, CIL, VIII, 12536. C. Iulius Quadratus Bassus AE, 1934, 176 décoré par Domitien. Q. Sosius Senecio, CIL, VI, 1444 remarqué par Trajan. Proculus Vitrasius Pollio, CIL, VI, 1540, récompensé par Marc Aurèle.)).

A la fin de son règne, Domitien place des « hommes de confiance » à la tête des provinces les plus importantes. Il nomme Maternus en Syrie.

Diplôme militaire (inédit) de Syrie
IMP CAESAR DIVI VESPASIANI F DOMITIANVS AVGVS
TVS GERMANICVS PONTIFEX MAXIMVS TRIBVNIC PO
TESTAT XII IMP XXII COS XVI CENSOR PERPETVVS P P
EQVITIBVS ET PEDITIBVS QVI MILITANT IN ALIS QVAT
TVOR ET COHORTIBVS SEPTEM QVAE APPELANTVR
GALLORVM ET THRACVM ANTIANA ET PHRYGUM
ET GEMINA SEBASTENA ET III THRACVM AVGUSTA
ET I ASCALONITANORVM ET I THRACVM MILLIARIA
ET I ITVRAEORVM ET II THRACVM CIVIVM ROMANO
RVM ET IIII CALLAECORVM BRACARAVGVSTAN
ORVM ET IIII THRACVM SYRIACA ET AVGVSTA PANNO
NIORVM ET SVNT IN SYRIA SVB M CORNELLIO
NIGRINO QVI QVINA ET VICENA STIPENDIA AVT
PLVRA MERVERVNT ITEM DIMISSIS HONESTA
MISSIONE EMERITIS STIPENDIIS QVORVM
NOMINA SVBSCRIPTA SVNT IPSIS LIBERIS POSTE
RISQVE EORVM CIVITATEM DEDIT ET CONVBI
VM CVM VXORIBVS QVAS TVNC HABVISSENT
CVM EST CIVITAS IIS DATA
AVT SI QVI CAELIBES
ESSENT CVM IIS QVAS POSTEA DVXISSENT DVM
TAXAT SINGVLI SINGVLAS
A D IIII IDVS AVGVST
SEX LUSIANO PROCVLO T AVIDIO QVIETO COS
COHORT I ASCALONITANORVM CVI PRAEST
C COELIUS C F ARN MONTANVS
PEDITI
MAGAE CLEONIS F LYCIO
DESCRIPTVM ET REGONITVM EX TABVLA AENEA
QVA FIXA EST ROMAE IN MVRO POST TEMPLVM
DIVI AVG AD MINERVAM
L’empereur César Domitien, fils du divin Vespasien, Auguste, Vainqueur des Germains, Souverain Pontife, investi de la puissance tribunitienne pour la XIIe fois, acclamé XXII fois Imperator, Consul pour la XVIe fois, Censeur perpétuel, Père de la Patrie, aux cavaliers et aux fantassins qui servent dans les quatre escadrons de cavalerie (Alis) et les sept cohortes suivantes…[suit le nom des unités], se trouvant en Syrie, sous le commandement de Marcus Cornelius Nigrinus qui :
– ont accompli leurs 25 stipendia ou plus.
– reçu leur congé honorable, « honesta missio ».
– et dont les noms sont écrits ci-dessous.
à eux mêmes, à leurs enfants et à leurs descendants, a donné la citoyenneté romaine et le droit au mariage avec les épouses qu’il auraient au moment où leur fut conférée la citoyenneté, ou pour ceux qui auraient été célibataires pour les épouses qu’ils prendront par la suite, à condition que ce soit une femme pour un homme.
Fait le 10 août 93, sous le consulat de Sextus Lusianus Proculianus et de Titus Avidius Quietus.
A la première cohorte d’Ascalon (Palestine) que commande Caius Coelius Montanus, fils de Caius de la tribu Arniensis.
Au fantassin ((un archer à pieds par opposition aux archers montés de cette cohorte)) Maga fils de Cleon, originaire de Lycie.
Transcrit et reconnu conforme à la table de bronze qui a été placardée, à Rome, sur le mur derrière le temple d’Auguste Divinisé et prés de Minerve ((près de la statue de Minerve sûrement))

Ce diplôme se date par la XIIe puissance tribunitienne de Domitien, accordée le jour anniversaire de son accession au trône, le 14 septembre, puis par le quatrième jour avant les ides du mois d’août suivant, soit le 10 août 93.
De 93 à 97, Maternus gouverne l’une des provinces les plus riches de l’Empire en tant que légat propréteur consulaire et commande la puissante armée de Syrie.

Une mystérieuse éclipse (97)

Il est relevé de ses fonctions en 97, lors de l’adoption de Trajan par Nerva et nous ne trouvons plus aucune trace de lui. Sa brillante carrière politique semble s’arrêter là. Elle ne le conduit ni au proconsulat d’Afrique ni à celui d’Asie, alors que l’intervalle de temps nécessaire après le consulat pour le devenir (14 ans) était respecté. Chose tout aussi curieuse, ni la correspondance de Pline, ni les récits de Dion Cassius sur les Guerres daciques (pour lesquelles il fut constellé de décorations) ne mentionnent son nom.
Aucune dédicace à Rome ne relate ses hauts faits, ne rend compte de sa brillante carrière politique et militaire, ne rappelle son existence. Tout se passe comme si Maternus était victime d’une « damnatio memoriae ». Nous ne connaissons que l’inscription de Liria, loin, bien loin de l’Urbs, dans sa petite ville natale. Et encore, il pourrait s’agir, comme le suggère l’absence de dédicace, d’un hommage privé émanant de particuliers, famille, amis ou clients.
Pourquoi une telle injustice envers un homme doué de qualités militaires remarquables et affichant un tel « cursus honorum » ?
La réponse se cache probablement dans une lettre de Pline relatant pour son ami Quadratus une séance pour le moins tendue du Sénat. Pline y intervient contre Publius Certus, préfet de l’Aerarium et… délateur sous Domitien. Sa diatribe soulève la colère des uns et l’inquiétude des autres.

« Un consulaire de mes amis m’avertit tout bas, mais en termes fort pressants, que je m’étais exposé avec trop de courage et trop peu de prudence : il s’efforce de me détourner; il me gronde, il me presse de me désister; il ajoute même que je me rendrais par-là redoutable aux empereurs à venir. Tant mieux, lui dis-je, pourvu que ce soit aux méchants empereurs.
A peine celui-là m’a-t-il quitté, qu’un autre revient à la charge. Qu’osez-vous entreprendre? Pourquoi vous perdre? A quels périls vous livrez-vous? Incertain de l’avenir, pouvez-vous vous fier au présent? Vous offensez un trésorier de l’épargne, et qui dans peu sera consul. D’ailleurs, de quel crédit, de quels amis n’est-il point appuyé? Il m’en nomme un dont les vues et la fidélité étaient fort suspectes, et qui, dans ce même temps, commandait en Orient une armée fort puissante, et d’une grande réputation»  ((Interim me quidam ex consularibus amicis, secreto curatoque sermone, quasi nimis fortiter incauteque progressum corripit reuocat, monet ut desistam, adicit etiam: ‘Notabilem te futuris principibus fecisti.’ ‘Esto’ inquam ‘dum malis.’ Vix ille discesserat, rursus alter: ‘Quid audes? Quo ruis? Quibus te periculis obicis? Quid praesentibus confidis incertus futurorum? Lacessis hominem iam praefectum aerarii et breui consulem, praeterea qua gratia quibus amicitiis fultum!’ Nominat quendam, qui tunc ad orientem amplissimum exercitum non sine magnis dubiisque rumoribus obtinebat. Ad haec ego : ” Omnia praecepi atque animo mecum ante peregi” nec recuso, si ita casus attulerit, luere poenas ob honestissimum factum, dum flagitiosissimum. Epistularum, IX, XIII, C. Plinius Quadrato Suo. ))

Nous sommes au printemps ou à l’été 97, le récit de Pline semble mettre en évidence l’incertitude qui règne quant à la succession de Nerva. Les tensions s’exacerbent entre les « Pères conscrits » dévoilant des « différences de sensibilité ». Plusieurs candidats brigueraient-ils l’Empire ?
Pline nous parle, sans le nommer, de l’un d’eux qui disposerait même comme ultime argument d’un « orientem amplissimum exercitum »… Comment ne pas penser à la puissante armée de Syrie et à son gouverneur, Marcus Cornelius Nigrinus Curiatius Maternus, militaire chevronné nommé à ce poste par Domitien ?
Il semble bien qu’à Rome existe un parti hispanique ((F. Des BOSCS-PLATEAUX, Un parti hispanique à Rome ? Ascension des élites hispaniques et pouvoir politique d’Auguste à Hadrien (27 av. J.-C. – 138 ap. J.-C.), Casa de Velàsquez, Madrid, 2005.)) dans les plus hautes sphères de l’Etat, capable de présenter deux candidats à l’Empire ((G. ALFODY et H. HALFMANN, M. Cornelius Nigrinus Curiatius Maternus, General Domitianus und Rival Trajanus , Chiron, 3, 1973, pp.331-374.)): Maternus et Trajan.
Maternus était plus âgé, de noblesse trop récente, issu d’une famille qui n’avait ni l’éclat, ni les influence de celle de Trajan (dont le père fut gouverneur de Syrie). La gens Ulpia avait développé tout un réseau d’appuis, de relations serrées avec des familles d’origine hispanique, des familles italiennes et celles, toutes nouvelles, de la Narbonnaise. A partir de l’adoption de Trajan par Nerva, Maternus disparaît. Sa retraite forcée, dans sa cité natale (?) laisse le champ libre et l’Empire à Marcus Ulpius Traianus, alors gouverneur de Germanie supérieure.

Auteur : Legion VIII Augusta

Histoire vivante et reconstitution historique du Ier siècle après J.C.

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